Virus de la grippe en Belgique: symptômes, traitements et vaccination

Voici quelques-uns des symptômes typiques de la grippe :

• fièvre (élevée) ;
• maux de tête ;
• douleurs musculaires ;
• sensation de mal-être et de faiblesse ;
• éventuellement une toux sèche.

Il arrive régulièrement que les gens évoquent la grippe alors qu'il ne s'agit que d'un banal rhume. Les symptômes d'un rhume sont toutefois bien moins graves : vous avez rarement de la fièvre et, le cas échéant, peu de fièvre, vous n'avez en général ni maux de tête, ni douleurs musculaires et articulaires. Vous n'êtes tout simplement pas dans votre assiette.

Encore plus souvent, la grippe est confondue avec un syndrome grippal : les symptômes sont comparables, mais le virus en cause n’est pas celui de la grippe.

Si vous consultez le médecin, celui-ci se basera normalement uniquement sur vos symptômes. Des analyses en laboratoire ne sont pas nécessaires. Certes, elles pourraient en théorie aider à établir avec certitude que vous êtes bien touché par le virus de la grippe et pas par une autre infection aux symptômes similaires. Vous voulez rapidement savoir s'il s'agit du COVID-19 ? Vous pouvez faire vous-même un auto-test. 

Gardez vos distances

La grippe et le coronavirus sont tous deux hautement contagieux. Votre médecin vous prescrira du repos ou vous demandera de rester travailler à la maison. Votre médecin ne pourra pas faire grand-chose de plus pour vous. La seule chose à faire est de se reposer et attendre que cela passe. 

En attendant, il est recommandé de garder vos distances avec les autres pour éviter de les contaminer. Si cela n’est pas possible, portez un masque buccal autant que possible et lavez-vous les mains régulièrement.

Chez les personnes en bonne santé, la grippe passe d'elle-même, sans complications. Les médicaments n'accéléreront pas la guérison, mais peuvent soulager les symptômes.

Vous aimeriez savoir quelle est l'utilité des remèdes disponibles en pharmacie pour soulager vos symptômes grippaux ? Ou voulez-vous savoir s'il existe des alternatives moins chères ? Consultez notre application pratique InforMED (ou utilisez notre base de données de médicaments).

PLUS D'INFOS SUR L'APP INFORMED

Soulager les symptômes de la grippe

Pour faire baisser la fièvre ou atténuer la douleur, on recommande en première instance le paracétamol. Si cela ne fait pas effet, vous pouvez également utiliser un anti-inflammatoire, comme l'aspirine ou l'ibuprofène.

Tout comme les autres analgésiques, les anti-inflammatoires peuvent être utilisés à la plus faible dose possible et le plus rapidement possible pour réduire le risque de nombreux effets secondaires, parfois graves. Ils provoquent fréquemment des troubles gastro-intestinaux, avec des complications possibles telles qu'un ulcère et des saignements gastriques. À fortes doses, des effets secondaires cardiovasculaires peuvent se produire (par exemple, une crise cardiaque).

Pourquoi les anti-inflammatoires peuvent-ils être dangereux ?

Etant donné les possibles effets secondaires, il faut être particulièrement prudent avec les anti-inflammatoires chez:

• Les personnes qui ont eu des problèmes gastro-intestinaux par le passé;
• Les personnes qui ont des problèmes au niveau du cœur et des vaisseaux sanguins;
• Les personnes âgées;
• Les patients atteints de variole ou de zona.

Ne donnez pas non plus d'aspirine aux enfants atteints d'une affection virale, comme la grippe. On suspecte en effet l'aspirine de pouvoir alors provoquer chez eux une affection potentiellement mortelle, le syndrome de Reye.

Les antiviraux sont-ils utiles contre la grippe ?

Des antiviraux sont parfois utilisés contre la grippe. Chez nous, il y a aujourd'hui (2024) un médicament contre le virus de la grippe sur le marché, à savoir le Tamiflu (dont la substance active est l’oseltamivir).

L'utilité des antiviraux dans le traitement de la grippe est cependant limitée. Dans le meilleur des cas, ils peuvent accélérer le processus de guérison d'un jour tout au plus. Ils peuvent en outre avoir des effets indésirables sérieux. Les antiviraux peuvent en principe également être utilisés pour prévenir la grippe, mais seulement dans des circonstances vraiment très particulières.

Les antibiotiques sont inutiles si vous avez la grippe

Malgré les campagnes pour éviter tout usage inutile, il y a encore des malentendus tenaces concernant les antibiotiques. Ils sont encore trop souvent utilisés à tort contre les infections virales, comme la grippe.

Cela n'a toutefois aucune utilité, car ils ne combattent que les bactéries, pas les virus. Un médecin ne devrait vous prescrire des antibiotiques que s'il existe une raison médicale spécifique, par exemple s'il pense que vous avez aussi contracté une pneumonie bactérienne.

L'utilisation abusive d'antibiotiques va notamment de pair avec l'émergence de souches bactériennes résistantes. Au moment où vous en aurez vraiment besoin, il se peut que les antibiotiques ne fonctionnent pas.

Aucune preuve d'efficacité des remèdes alternatifs

Il existe aussi de nombreux remèdes dits alternatifs sur le marché, dont différentes préparations à base de plante et plus particulièrement d'échinacée. La préparation homéopathique Oscillococcinum (à base d'extrait de foie et de cœur de canards de Barbarie) soulagerait également les symptômes grippaux.

L'utilité de ces remèdes alternatifs n'est cependant pas prouvée.

Et les remèdes de grand-mère ?

Les gens conseillent souvent de boire beaucoup d'eau, de privilégier les boissons chaudes, d'inhaler des vapeurs chaudes, d'aérer davantage la chambre, etc. Rien ne vous empêche de suivre ces conseils incontestablement bien intentionnés si vous en ressentez un quelconque bienfait, mais il n'est pas du tout certain qu'ils vous aideront réellement à lutter contre la grippe.

Dans la plupart des cas, la grippe est inoffensive. En règle générale, vous commencerez à vous sentir mieux après deux à cinq jours et le pire sera derrière vous après une semaine, si vous n'êtes pas déjà guéri.

Attention à la pneumonie

Néanmoins, la grippe peut parfois entraîner des complications. La complication la plus fréquente est la pneumonie, à laquelle sont surtout exposés les malades chroniques et les plus de 65 ans.

Les jeunes enfants, surtout les bébés de moins de six mois, risquent eux aussi des complications : outre la pneumonie, ils peuvent présenter des convulsions fébriles, une laryngite, une otite aiguë ...

Succomber à la grippe

Certaines personnes décèdent effectivement de la grippe, du moins des suites d'une complication. Dans notre pays, l'épidémie de grippe entraîne en moyenne 1 000 décès chaque année, soit pratiquement autant que les accidents de la route. 

La plupart des décès concernent des personnes de plus de 65 ans, plus particulièrement celles qui ont déjà d'autres problèmes de santé. Il est rarissime qu'un enfant décède des suites d'une grippe.

Chaque année, une épidémie de grippe se déclare entre octobre et mars. Vous pouvez vous y préparer en vous faisant vacciner. Pour rester protégé, vous devez toutefois vous refaire vacciner chaque année. La grippe est causée par un virus qui change légèrement tous les ans.

Dès qu'un nouveau virus pointe le bout du nez, rien ne garantit que l'immunité acquise précédemment vous sera encore d'une quelconque utilité. De même, si vous avez contracté la grippe l'année passée, la maladie peut à nouveau vous frapper cette année vu que le virus est quelque peu différent. C'est pourquoi il faut réétudier chaque année la composition du virus.

Le vaccin est recommandé aux personnes à risque

Chaque année, le Conseil supérieur de la santé de notre pays établit une liste de personnes pour lesquelles il recommande le vaccin contre la grippe, car ces dernières sont, selon lui, les plus exposées à une complication lorsqu'elles contractent la grippe.

Il existe un consensus mondial de longue date sur certaines catégories de personnes, telles que les plus de 65 ans, les personnes vivant en institution et tous les malades chroniques : les patients souffrant d'une maladie pulmonaire (par exemple, un asthme sévère), d'une maladie cardiaque (à l'exception de l'hypertension artérielle), d'une maladie hépatique, d'une maladie rénale, d'un trouble métabolique (par exemple, le diabète), d'un trouble musculaire ou nerveux, ou d'anomalies du système immunitaire.

Ces groupes sont les plus exposés au risque de contracter une pneumonie, la complication la plus courante de la grippe. Le vaccin est également recommandé pour les personnes vivant avec eux. Il est aussi recommandé pour le personnel du secteur de la santé, tant pour protéger les patients que pour limiter l'absentéisme.

De plus, chaque année, on vérifie s'il ne faut pas ajouter des groupes à risque en fonction du type de virus en circulation. C'est ainsi que depuis l'épidémie de la grippe mexicaine en 2009, on recommande fortement, également chez nous, la vaccination des femmes enceintes à partir du deuxième trimestre, ainsi que des personnes vivant avec elles.

Pas de vaccin pour les enfants

Les jeunes enfants, surtout les bébés de moins de six mois, risquent eux aussi des complications: outre la pneumonie, ils peuvent présenter des convulsions fébriles, une laryngite, une otite aiguë, etc.

Les bébés de moins de six mois ne sont pourtant jamais vaccinés, car aucun vaccin antigrippe adapté n'est actuellement disponible pour eux.  Le vaccin est recommandé pour les personnes vivant avec un bébés de moins de 6 mois.

Les enfants âgés de 6 mois ou plus, qui reçoivent un traitement de longue durée à l'aspirine doivent également être vaccinés en raison du risque de syndrome de Reye (une maladie très rare et dangereuse qui provoque un gonflement du foie et du cerveau, entre autres).

Comment fonctionne le vaccin contre la grippe ?

Le meilleur moment pour administrer le vaccin se situe entre fin septembre et fin décembre, ou du moins avant que l'épidémie de grippe n'explose. Le vaccin est généralement efficace après 10 à 15 jours et protège pendant au moins six mois.

Un vaccin devrait déclencher la production d'anticorps. Notre système immunitaire est ainsi "entraîné" pour éliminer l'intrus, qui s'est introduit via le vaccin. Si plus tard une attaque de germes actifs s'ensuit, notre système immunitaire reconnaîtra le coupable et le neutralisera.

Avantages et effets secondaires du vaccin

Pas de garanties

Sachez que le vaccin contre la grippe ne garantit pas une protection complète. Premièrement, parce que le vaccin doit être prêt avant que l'épidémie de grippe n'explose. Il est donc possible qu'on ait parié sur le mauvais variant. Le vaccin offre donc une meilleure protection d'une année à une autre.

Deuxièmement, le vaccin fait réagir et travailler le système immunitaire. Cela peut être un problème pour les personnes âgées : le vaccin est souvent moins efficace si elles sont en mauvaise santé, et que leur corps ne produit pas d'anticorps.

Pour les groupes à risque, le vaccin contre la grippe est donc plutôt destiné à atténuer l'effet des complications qu'à prévenir l'infection. Grâce au vaccin, moins de complications surviendraient et moins de personnes en mourraient.

L'hygiène avant tout

Même ceux qui ont été vaccinés doivent respecter les précautions applicables pour éviter la contamination. Une activité physique suffisante, une alimentation équilibrée, le maintien d'une distance suffisante avec les autres et une bonne hygiène des mains peuvent prévenir une contamination à la grippe et aux autres virus. Portez un masque buccal lorsque la distance ne peut être garantie.

NOTRE DOSSIER SUR LES MASQUES BUCCAUX

Il est toujours recommandé aux groupes à haut risque de se faire vacciner contre la grippe saisonnière. Le vaccin peut être prescrit et administré par un médecin, une sage-femme (pour les femmes enceintes) ou un pharmacien. Les infirmières peuvent également se charger de l'injection. Vous pouvez trouver le vaccin directement en pharmacie. Certaines entreprises proposent également la vaccination via la médecine du travail. Pour les personnes qui travaillent dans un hôpital ou tout autre organisme de soins, vous pouvez vous faire directement vacciner sur place.

Le meilleur moment pour administrer le vaccin se situe entre fin septembre et fin décembre, ou du moins avant que l'épidémie de grippe n'explose. Cette année (saison 2024-2025) le Conseil Supérieur de la Santé recommande de se faire vacciner à partir de la mi-octobre. Le vaccin est généralement efficace après 10 à 15 jours et protège pendant au moins six mois.

Si vous prévoyez de vous faire vacciner contre le Covid-19 et la grippe saisonnière, le Conseil Supérieur de la Santé recommande d'effectuer les deux en même temps. La période idéale pour le faire va du 15 au 31 octobre. La croyance selon laquelle notre système immunitaire ne serait pas apte à supporter un double vaccin est erronée. Il est en revanche conseillé de se faire vacciner une fois dans le bras droit, et une fois dans le bras gauche. De la sorte, en cas de réaction (rougeur, gonflement), on peut aisément déterminer quel vaccin est en cause.

Si vous optez pour une vaccination différée, le CSS recommande de commencer par celui contre le Covid-19, entre début septembre et fin octobre, puis celui contre la grippe à partir de mi-octobre, avec idéalement un laps de 14 jours entre les deux.

Combien coûte le vaccin contre la grippe ?

Pour les groupes à risque et les personnes de plus de 50 ans à qui le vaccin a été spécifiquement prescrit, le vaccin est partiellement remboursé. Il faudra débourser 4,08 €, voire seulement 2,45 € si vous bénéficiez d'une réduction supplémentaire. Pour les autres publics (adultes de 18 à 65 ans en bonne santé), le coût est de 17,42 €. Après tout, sa valeur ajoutée n'a pas été démontrée pour les adultes en bonne santé.

En Flandre, le vaccin est gratuit pour les personnes qui séjournent dans des institutions de soins subventionnées (centres résidentiels, centres psychiatriques ou encore centres pour personnes handicapées).

Recommandations de vaccination pour les groupes à risque

Le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) recommande cette année la vaccination contre la grippe saisonnière pour plusieurs groupes.

Groupe 1 : les personnes à risque de complications

Dans cette catégorie, on retrouve :

• toute personne de 65 ans et plus ;
• tout patient à partir de l’âge de 6 mois présentant une affection chronique sous-jacente, même stabilisée, d’origine pulmonaire (incluant l’asthme sévère), cardiaque (excepté l’hypertension), hépatique, rénale, métabolique (incluant le diabète), neuromusculaire ou des troubles immunitaires (naturels ou induits) ;
• toute personne avec un indice de masse corporelle (BMI) égal ou supérieur à 40 kg/m² ;
• les personnes séjournant en institution ;
• toutes les femmes enceintes quel que soit le stade de grossesse ;
• les enfants de 6 mois à 18 ans sous thérapie à l’aspirine au long cours.

Groupe 2 : tous les travailleurs du secteur des soins de santé

Le CSS recommande à tous les travailleurs du secteur des soins de santé, dans et hors institutions de soins, de se faire vacciner.

Groupe 3 : les personnes sous le même toit que certains publics

Le CSS vous recommande également de faire le vaccin contre la grippe saisonnière si vous vivez sous le même toit que :

• des personnes faisant partie du groupe 1
• des enfants de moins de 6 mois dont les mères n'ont pas été vaccinées contre la grippe pendant la grossesse.

Pour les plus de 50 ans, la vaccination au cas par cas

Pour les personnes âgées de 50 à 65 ans, le Conseil estime opportun d'envisager la vaccination au cas par cas, après concertation avec le médecin généraliste. Outre l'âge, les personnes qui présentent des facteurs de risque que le tabagisme, l'alcoolisme, l'obésité doivent faire l'objet d'une attention particulière car elles courent plus de risques de développer des complications au départ du virus de la grippe.

Vous avez entre 18 et 65 et êtes en bonne santé ? Pas d'intérêt à vous faire vacciner contre la grippe

Pour ceux qui n'appartiennent pas aux groupes à risque susmentionnés, la valeur ajoutée du vaccin contre la grippe n’est pas démontrée. Les données montrent que la vaccination systématique des adultes en bonne santé âgés de 18 à 65 ans n'a aucun effet sur le nombre de consultations médicales, de jours de maladie, de prescriptions d'antibiotiques ou d'hospitalisations. C'est pourquoi elle n'est pas recommandée, bien que vous soyez libre de choisir.